Comment fonctionne la publicité sur internet ?

La publicité en ligne, c’est quoi au juste ?

Publicité sur internet, définition

La publicité sur internet, c’est le nerf de la guerre du web. Derrière chaque bannière flashy, chaque vidéo qui précède un tuto YouTube et chaque post sponsorisé sur Instagram, il y a ce système bien rodé qui permet aux entreprises de promouvoir leurs produits ou services en ciblant des utilisateurs. 

Contrairement à la pub traditionnelle (TV, radio, affiches dans le métro), qui s’adresse à tout le monde sans distinction, la publicité en ligne affine son ciblage grâce aux données des internautes.

Et ce business pèse lourd ! En 2024, le marché français de la publicité numérique a généré pas moins de 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Un chiffre colossal, qui s’explique par des objectifs clairs pour les annonceurs : attirer du trafic vers leur site, booster leurs ventes et renforcer leur notoriété.

Là où une pub télé classique passe à heure fixe pour une audience large et parfois peu réceptive, la pub en ligne, elle, joue sur la personnalisation. 

Par exemple, si vous avez récemment cherché des baskets sur le web, ne soyez pas surpris de voir surgir une annonce pour ces mêmes chaussures sur votre fil Facebook, votre feed Instagram, ou au détour d’un article sur internet. 

C’est tout l’enjeu de la publicité numérique : être finement ciblée grâce à la data pour maximiser son efficacité.

De 1994 à nos jours : petit historique de la publicité digitale

Tout a commencé en 1994, avec la toute première bannière publicitaire pour le fournisseur téléphonique AT&T sur un site web américain appelé Hotwired.com. Le message était simple : « Have you ever clicked your mouse right here? You will. » (Avez-vous déjà cliqué ici ? Vous allez le faire.) Spoiler alert : les internautes ont cliqué en masse. Le concept était lancé !

Dans les années 2000, la pub en ligne fait ensuite un bond avec l’arrivée des liens sponsorisés et surtout de Google AdWords (aujourd’hui Google Ads). Plutôt que d’afficher des pubs au hasard, Google propose aux annonceurs de payer pour apparaître en tête des résultats de recherche sur des mots-clés précis. Vous tapez « meilleures baskets running » sur Google ? Les premières suggestions sont sponsorisées, et elles viennent de marques prêtes à payer pour être vues en premier.

Dans les années 2010, la publicité explose sur les réseaux sociaux avec Facebook Ads, Instagram Ads et plus tard TikTok Ads. Cette fois, c’est encore plus précis : grâce aux données collectées (âge, centres d’intérêt, habitudes de navigation…), les annonceurs peuvent viser les bonnes personnes, au bon moment. Vous avez liké une page de voyage et regardé des vidéos de vanlife ? Attendez-vous à voir des pubs pour des billets d’avion ou du matériel de camping défiler sur votre feed.

Aujourd’hui, la publicité digitale est devenue une machine ultra-personnalisée, capable de suivre chaque clic, chaque recherche et chaque interaction pour proposer des annonces toujours plus adaptées. Si vous avez déjà eu l’impression qu’une pub « lisait dans vos pensées », ce n’est pas de la magie. Juste un algorithme bien affûté.

Qui sont les acteurs phares de la publicité digitale ?

Les régies publicitaires et leur rôle

Derrière chaque publicité que vous voyez sur internet, il y a probablement une régie publicitaire, c’est-à-dire une plateforme qui met en relation les annonceurs (les entreprises qui veulent faire de la pub) et les éditeurs (les sites, applications ou réseaux sociaux qui diffusent ces pubs). En clair, c’est grâce à ces régies que les marques peuvent acheter des espaces publicitaires et cibler précisément leurs audiences.

Les plus connues sont celles des géants du web, comme Google Ads (qui affiche des annonces sur Google et des millions de sites partenaires), Meta Ads (publicités sur Facebook, Instagram, WhatsApp…), Amazon Advertising (spécialisée dans l’e-commerce) ou encore TikTok Ads. 

Mais elles ne sont pas les seules : de nombreuses régies indépendantes existent et permettent aux annonceurs de diffuser leurs publicités en dehors des GAFAM. Criteo, par exemple, est une entreprise française spécialisée dans le reciblage publicitaire. Adverline et Smart AdServer, également basées en France, offrent des solutions de publicité digitale pour les médias et les entreprises. NRJ Global et M6 Publicité gèrent les espaces publicitaires de leurs groupes respectifs, tandis que Publicis Media accompagne de nombreuses marques dans leurs stratégies digitales.

Annonceurs et éditeurs : qui fait quoi dans la publicité en ligne ?

Comme déjà vu plus haut, dans l’univers de la publicité en ligne, il y a deux grands acteurs qui font tourner la machine : les annonceurs et les éditeurs.

Plus précisément, les annonceurs, ce sont toutes les entreprises qui veulent promouvoir leurs produits ou services via la publicité digitale. Ça peut être une grande marque, un site e-commerce, une TPE/PME locale ou même un indépendant qui cherche à gagner en visibilité. 

Leur but ? Attirer plus de clients, booster leurs ventes ou simplement faire connaître leur nom. Les éditeurs, eux, sont ceux qui affichent ces publicités sur leurs plateformes. Ce sont les propriétaires de sites web, d’applications, de blogs, de médias en ligne ou même de réseaux sociaux. En gros, ce sont eux qui mettent à disposition des espaces publicitaires pour les annonceurs. Un site d’actualités comme Le Monde, Konbini ou Brut peuvent par exemple afficher des bannières sponsorisées, un blog de voyage peut intégrer des liens affiliés, et YouTube ou Instagram diffusent des pubs entre deux vidéos. En échange, ces éditeurs gagnent de l’argent chaque fois qu’une pub est vue ou cliquée.

Bannières, vidéos, brand content… tous les formats publicitaires sur internet

Toutes les facettes de la publicité en ligne

Si la pub en ligne est partout, c’est parce qu’elle prend de nombreuses formes. Chaque plateforme a son propre modèle, et les annonceurs peuvent choisir le format le plus adapté à leurs objectifs. 

Les bannières publicitaires, par exemple, sont un peu la version digitale des affiches dans la rue. On les retrouve en haut ou sur les côtés des sites web, souvent sous forme d’images cliquables. Par exemple, en visitant un site de recettes de cuisine, vous pouvez voir s’afficher une bannière pour un robot mixeur en promo sur un site e-commerce. 

Les publicités vidéo, elles, sont devenues incontournables, notamment sur YouTube, TikTok et Instagram. Ce sont ces spots qui se lancent automatiquement avant une vidéo ou qui apparaissent en plein milieu de votre feed. Sur YouTube, par exemple, certaines pubs sont « skippables » (que l’on peut zapper) après 5 secondes, tandis que d’autres imposent de les regarder en entier (vous savez, quand le bouton « ignorer » n’apparaît pas…). TikTok et Instagram intègrent pour leur part des vidéos sponsorisées dans le fil des utilisateurs, de manière à se fondre dans le contenu habituel.

Les liens sponsorisés, aussi appelés Search Ads, sont les pubs que vous voyez en tête des résultats Google, Ecosia ou encore Bing lorsque vous cherchez un produit ou un service sur un moteur de recherche. Tapez « meilleur smartphone 2024 », et vous verrez que les premiers liens affichés sont souvent des annonces payées par des marques.Quant aux articles sponsorisés, ils ressemblent à des contenus classiques, mais sont en réalité commandés par une marque. Sur un blog voyage, vous pourriez lire un article intitulé « Mon expérience féérique dans un hôtel de luxe à Bali », qui serait en réalité une collaboration rémunérée avec l’établissement en question. Même principe dans les médias en ligne : certains journaux publient des articles sur des produits ou services en échange d’une rémunération.

Publicité en ligne : quels sont les formats innovants et les tendances actuelles ?

La publicité digitale évolue sans cesse pour s’adapter aux nouveaux usages et aux attentes des internautes. Finies les bannières intrusives que tout le monde ignore : aujourd’hui, la tendance est aux formats plus immersifs, personnalisés et profondément intégrés dans l’expérience utilisateur.

L’une des grandes évolutions, c’est ainsi la publicité native. Contrairement aux bannières classiques, ces annonces s’intègrent naturellement dans le contenu. Sur les réseaux sociaux, par exemple, un post sponsorisé sur Instagram ou LinkedIn ressemble à une publication classique, sauf qu’il est mis en avant par une marque dont le nom est mentionné. Cette approche s’inscrit dans la logique du brand content, où l’objectif n’est plus seulement de vendre un produit, mais d’apporter – en principe – une vraie valeur ajoutée à l’audience (via des conseils, des histoires inspirantes, du divertissement…).

Un bon exemple ? Des articles de blog sponsorisés qui donnent des astuces utiles tout en mettant subtilement en avant un produit ou un service.Autre tendance forte : le marketing d’influence. Plutôt que de s’adresser directement aux consommateurs, les marques passent par des créateurs de contenu qui ont déjà une communauté engagée. On le voit partout : sur YouTube avec des placements de produits dans les vidéos, sur Instagram avec des stories sponsorisées, ou encore sur TikTok avec des challenges viraux lancés par des influenceurs. Par exemple, une marque de cosmétiques peut collaborer avec une influenceuse beauté pour présenter un nouveau produit en action, de manière plus authentique qu’une publicité classique.

La publicité programmatique, elle, va jusqu’à révolutionner la manière dont les annonces sont achetées et diffusées. Ici, plus besoin de négocier un par un les espaces publicitaires : tout se fait en temps réel, via des algorithmes qui achètent les meilleurs emplacements en fonction du profil des internautes. Concrètement, si vous visitez un site de sport, un algorithme peut analyser votre comportement en une fraction de seconde et afficher une pub pour des chaussures de running pile au bon moment. Ce système permet aux annonceurs d’optimiser leur budget et de viser la bonne personne, au bon endroit et au bon moment.

Mais alors, comment fonctionne la commercialisation des espaces publicitaires ?

Le système des enchères publicitaires : la guerre des clics

En parlant de publicité programmatique, justement : derrière cette expression, se cache un système d’enchères ultra-rapide, où les entreprises se battent en temps réel pour s’afficher devant les bons utilisateurs.

Tout se passe via des plateformes comme Microsoft Advertising, Yahoo Gemini, Google Ads, Meta Ads (Facebook, Instagram), LinkedIn Ads ou encore TikTok Ads. Lorsqu’un internaute charge une page web ou fait une recherche sur Google, une enchère automatique est déclenchée en une fraction de seconde : c’est le Real Time Bidding (RTB).

Prenons un exemple concret : vous recherchez toujours vos « meilleures baskets de running ». En arrière-plan, plusieurs marques (Nike, Adidas, Asics…) ont déjà défini un budget publicitaire et une enchère maximale pour apparaître en tête des résultats sponsorisés. Google Ads analyse en temps réel qui est prêt à payer le plus et affiche l’annonce du gagnant en premier. Résultat ? Si Adidas a misé plus que Nike sur ce mot-clé, c’est sa publicité que vous verrez en haut de la page.

Même principe sur Facebook ou Instagram : si vous avez récemment visité un site de décoration, plusieurs enseignes de meubles peuvent se disputer un espace publicitaire pour s’afficher dans votre feed. L’annonceur qui met le budget le plus élevé et dont le ciblage correspond le mieux à votre profil remporte l’enchère, et c’est sa pub que vous verrez défiler.Grâce à ce système d’enchères automatisé, la publicité en ligne devient ultra-réactive et personnalisée. Chaque affichage est optimisé pour monétiser au mieux chaque impression publicitaire, et maximiser les chances de capter votre attention.

Ce qui fait grimper (ou baisser) le prix d’une publicité en ligne

Toutes les pubs en ligne ne coûtent pas le même prix. Une annonce pour un restaurant de quartier ne sera pas facturée au même tarif qu’une publicité pour une marque de luxe ou une banque en ligne. Pourquoi ? Parce que plusieurs facteurs influencent le coût des enchères publicitaires, et chaque clic ou affichage peut être plus ou moins cher selon le contexte.

  • Premier facteur : la compétition sur les mots-clés. Sur Google Ads, Microsoft Ads ou encore Yahoo Gemini par exemple, les entreprises enchérissent pour apparaître en haut des résultats de recherche sur certains mots-clés stratégiques. Plus un secteur est concurrentiel, plus les enchères s’envolent. 
  • Deuxième facteur : la qualité de l’annonce et du site vers lequel elle renvoie. Les plateformes comme Google, Meta Ads, Microsoft Ads, Yahoo Gemini ou Baidu Ads veulent offrir une bonne expérience utilisateur. Une pub bien rédigée, avec un visuel attractif et un bon taux de clics, sera favorisée par l’algorithme et pourra donc, au final, coûter moins cher à l’annonceur. En revanche, une pub mal conçue qui ne génère aucun engagement peut voir son coût par clic (CPC) grimper, car la plateforme considère qu’elle est moins pertinente.
  • Troisième facteur : le coût d’une publicité en ligne dépend aussi bien entendu de la pertinence du ciblage. Une annonce qui s’adresse précisément à la bonne audience (en fonction de l’âge, de la localisation, des centres d’intérêt…) a plus de chances d’être efficace et donc de coûter moins cher. Par exemple, si une marque de vêtements veut toucher des amateurs de streetwear âgés de 18 à 25 ans à Paris, une pub ultra-ciblée vers cette tranche d’âge et cette localisation sera plus rentable qu’une pub trop large, diffusée à tout le monde. C’est un vrai jeu d’équilibriste !

Le ciblage publicitaire et les cookies

Comment fonctionne le ciblage publicitaire ?

Vous avez déjà remarqué qu’après avoir cherché un produit en ligne, il vous suit partout sur internet ? Ce n’est pas un hasard. Pour vous montrer la bonne pub au bon moment, les annonceurs utilisent plusieurs techniques bien rodées.

  • La publicité contextuelle, c’est le format « old school » mais toujours efficace. Ici, les annonces sont affichées en fonction du contenu que vous consultez. Pas besoin de tracker votre historique, juste d’analyser le thème du site sur lequel vous êtes.
  • Avec la publicité comportementale, on passe au niveau supérieur. Ici, les pubs sont basées sur votre historique de navigation. Vous avez récemment cherché des billets d’avion pour Barcelone ? Attendez-vous à voir des publicités pour des hôtels, des excursions ou des valises pendant plusieurs jours. C’est possible grâce aux cookies (on vous en parle plus juste en-dessous) et aux données collectées par les plateformes publicitaires.
  • Le ciblage démographique et géographique affine encore plus le tir. Les annonceurs peuvent choisir d’afficher leurs pubs uniquement à une tranche d’âge, un genre, une ville ou un pays précis. Une boutique de streetwear à Lyon n’a aucun intérêt à payer pour toucher des internautes à Marseille ou Paris. Facebook Ads, par exemple, permet même de cibler des personnes en fonction de leurs centres d’intérêt et habitudes de consommation.
  • Et enfin, il y a le fameux retargeting (reciblage publicitaire), cette technique qui donne l’impression que les pubs vous poursuivent. Si vous avez visité un site sans passer à l’achat, des annonces personnalisées vont vous être montrées pour vous inciter à revenir.

Cookies et tracking : comment la pub vous suit à la trace

Si certains sites se « souviennent » de vous, que ce soit pour garder votre panier d’achat rempli ou afficher votre langue préférée, c’est grâce aux cookies. On ne parle pas des biscuits mais des petits fichiers stockés par votre navigateur qui enregistrent certaines infos sur votre navigation. Au-delà du côté pratique, ils jouent aussi un rôle clé dans… la publicité en ligne.

Les cookies permettent aux annonceurs d’analyser votre comportement et de vous proposer des pubs adaptées à vos centres d’intérêt. Si vous avez passé du temps à chercher un nouvel appartement, il y a de fortes chances que vous voyiez ensuite des pubs pour des sites d’annonces immobilières. C’est comme ça que fonctionne la pub ciblée : elle suit vos habitudes pour vous montrer ce qui pourrait vous intéresser.

Évidemment, ce suivi a soulevé des questions sur le respect de la vie privée. En Europe, le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) impose aux sites de demander votre consentement avant d’activer ces fameux cookies publicitaires. C’est pour ça que vous voyez tout le temps ces bannières vous demandant si vous acceptez ou non les cookies.Aujourd’hui, sachez que le vent tourne. De plus en plus de navigateurs, comme Safari et Firefox, bloquent ces cookies par défaut. Google, de son côté, prévoit de supprimer progressivement les cookies publicitaires sur Chrome. Les annonceurs doivent donc s’adapter et trouver d’autres façons de vous proposer des publicités sans trop jouer avec vos données.

Conclusion

La pub sur internet, c’est un peu l’essence qui fait tourner le web. Elle permet aux entreprises de se faire connaître, finance une bonne partie des sites qu’on consulte au quotidien et, qu’on le veuille ou non, elle est partout. Derrière chaque annonce, il y a un système bien huilé, avec ses enchères en temps réel, ses stratégies de ciblage ultra-précises et ses plateformes incontournables comme Google Ads ou Meta Ads.

Des bannières classiques aux formats plus subtils comme la pub native ou le marketing d’influence, les annonceurs ne manquent pas d’idées pour capter notre attention. Grâce aux cookies et au tracking, ils analysent nos habitudes pour nous proposer des pubs censées nous intéresser. Mais avec le RGPD et la fin annoncée des cookies tiers, la pub en ligne doit se réinventer pour être moins intrusive et plus respectueuse de la vie privée.La vraie question, c’est : comment trouver le bon équilibre ? Les marques veulent toujours toucher le bon public, mais les internautes réclament plus de transparence et moins de pubs envahissantes. Entre innovations, régulations et nouvelles attentes, la pub numérique est, c’est certain, en perpétuelle évolution.

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